Fake News : les droits de succession inchangés au printemps 2025
Une vague de désinformation inquiète les Français
Ces dernières semaines, une information alarmante s’est propagée à travers les plateformes sociales : les droits de succession augmenteraient considérablement dès le printemps 2025. Selon ces allégations virales, les héritiers seraient bientôt contraints de débourser des montants exorbitants pour conserver leurs biens familiaux, allant jusqu’à entraîner des ventes forcées faute de ressources suffisantes. IFF Transaction revient sur cette affirmation complètement infondée pour la démystifier.
L’anatomie d’une rumeur numérique
Les plateformes TikTok, Facebook et X sont devenues le terreau fertile de cette désinformation. Des contenus alarmistes y accumulent des millions de visionnages avec des affirmations choc telles que : « Dès le printemps, hériter de la maison familiale coûtera 68 000 €, voire 100 000 € si le bien excède 600 000 €. »
Certains contenus vont même jusqu’à suggérer une stratégie délibérée de l’État visant à entraver la transmission patrimoniale directe, forçant ainsi la vente des biens hérités pour satisfaire aux exigences fiscales. Cette narrative anxiogène, bien que largement partagée, repose sur une interprétation erronée du cadre fiscal actuel.
Le projet de loi de finances 2025 ne prévoit aucun changement
Contrairement à ce que prétendent ces publications, aucune réforme augmentant les droits de succession n’a été adoptée par le gouvernement. La DGFIP (Direction générale des finances publiques) a formellement confirmé l’absence de modifications prévues dans le cadre de la loi de finances 2025.
Rappelons que le barème des droits de succession est resté stable depuis plus d’une décennie. Ce système progressif applique des taux variant de 5 % à 45 %, calculés selon le montant transmis et la relation familiale entre le défunt et le bénéficiaire.
Pour évaluer précisément ces frais, le portail service-public.fr propose des outils de simulation adaptés aux situations individuelles. À titre d’exemple, un héritage de 600 000 € transmis à un enfant unique peut effectivement générer des droits avoisinant 100 000 €, mais cette estimation dépend de multiples facteurs, notamment des abattements applicables.
La confusion provient essentiellement d’une simplification excessive d’un mécanisme fiscal complexe, conduisant naturellement à des conclusions erronées.
Un impôt controversé, terreau fertile pour les fausses nouvelles
La viralité de cette rumeur s’explique en grande partie par l’impopularité des droits de succession en France. Régulièrement au cœur des débats politiques, certains courants prônent leur abolition ou leur réduction pour faciliter les transmissions patrimoniales intergénérationnelles.
En 2022, Bruno Le Maire, alors à la tête du ministère de l’Économie, rappelait pourtant une réalité souvent méconnue : deux tiers des successions françaises échappent à ces prélèvements, principalement grâce aux abattements fiscaux en vigueur. Malgré cette réalité, la perception d’une fiscalité successorale confiscatoire persiste dans l’imaginaire collectif, créant un terrain propice à la propagation d’informations trompeuses.
Cette thématique sensible est exploitée par certains créateurs de contenu pour générer de l’engagement en ligne. Leurs publications, caractérisées par un ton catastrophiste, visent à maximiser les interactions, au détriment parfois de la véracité des informations partagées.
Une confusion avec la hausse des frais notariaux d’avril 2025
Un autre facteur explicatif de cette rumeur réside dans la confusion avec une mesure fiscale authentique : l’augmentation des émoluments notariaux programmée pour le 1er avril 2025.
Le gouvernement a effectivement autorisé certains départements à majorer les DMTO (droits de mutation à titre onéreux), communément appelés « frais de notaire », de 0,5 %. Cette augmentation concernera exclusivement les acquisitions immobilières et non les transmissions par héritage.
Concrètement, dans les territoires ayant adopté cette majoration, l’achat d’un bien immobilier entraînera un surcoût de 500 € par tranche de 100 000 € de valeur. Paris et la Côte-d’Or figurent parmi les départements ayant déjà annoncé l’application de cette mesure.
Il convient de préciser que les primo-accédants acquérant leur première résidence principale seront exemptés de cette augmentation.
Cette réforme, bien réelle, a été mal interprétée dans certaines publications qui l’ont confondue avec une prétendue modification des droits de succession, contribuant ainsi à alimenter la désinformation.
Le fonctionnement réel des droits de succession en France
Pour comprendre l’inexactitude des affirmations circulant en ligne, un rappel du mécanisme des droits de succession s’impose.
Lors d’un héritage, le bénéficiaire dispose d’un abattement fiscal dont le montant varie selon le lien de parenté avec le défunt. Pour un enfant héritant d’un parent, cet abattement s’élève à 100 000 €, signifiant que seule la portion dépassant ce seuil est imposable.
L’imposition s’applique ensuite selon un barème progressif :
- 5 % sur la fraction imposable jusqu’à 8 072 € ;
- 10 % pour la tranche entre 8 072 € et 12 109 € ;
- 15 % pour la tranche entre 12 109 € et 15 932 € ;
- 20 % pour la tranche entre 15 932 € et 552 324 € ;
- 30 % pour la tranche entre 552 324 € et 902 838 € ;
- 40 % pour la tranche entre 902 838 € et 1 805 677 € ;
- 45 % pour la fraction supérieure à 1 805 677 €.
Ce système implique que chaque succession est taxée différemment selon sa valeur et le nombre d’héritiers. L’idée d’un montant forfaitaire de 68 000 € ou 100 000 € applicable uniformément est donc fondamentalement inexacte.
Vigilance face aux informations fiscales trompeuses
Les rumeurs concernant la fiscalité prolifèrent régulièrement sur les plateformes numériques. La complexité intrinsèque du système fiscal français facilite la manipulation de certaines données, leur conférant une portée exagérée ou déformée.
Avant de croire ou partager une information fiscale, la vérification des sources s’avère essentielle. Les portails officiels comme service-public.fr, les communications du ministère de l’Économie ou les analyses de fact-checking de l’AFP constituent des références fiables pour distinguer les informations authentiques des allégations infondées.
Les contenus viraux exploitent généralement les réactions émotionnelles et l’anxiété pour capter l’attention. Ils omettent délibérément certaines nuances, simplifient excessivement des mécanismes complexes ou détournent des faits avérés pour leur attribuer une dimension alarmiste.
En conclusion
Aucune modification du régime successoral n’est prévue en 2025 ! En effet, cette rumeur, largement relayée sur les réseaux sociaux, découle d’une interprétation erronée des données fiscales et d’une confusion avec l’augmentation des frais notariaux qui, elle, concernera uniquement les transactions immobilières.
Le régime fiscal des successions reste stable et, contrairement aux affirmations circulant en ligne, une proportion significative des héritages échappe totalement à l’imposition grâce aux abattements existants.
Face à la prolifération des fausses informations, contactez IFF Transaction, votre agence immobilière à la Réunion ! Nous vous mettrons en lien avec des professionnels dédiés pour mieux comprendre la fiscalité successorale et immobilière. Faites confiance à notre expertise immobilière pour sécuriser vos transactions et anticiper sereinement la transmission de votre patrimoine.
Sources de cet article :
Les droits de succession vont-ils vraiment augmenter en mai 2025, comme l’affirment certains internautes sur les réseaux sociaux ? – francetvinfo.fr
Fake news : non, les droits de succession ne vont pas augmenter au printemps – courrier-picard.fr
Info ou intox : les droits de succession bientôt à la hausse ? – weo.fr
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