Articles

Incontournable de l’architecture créole, le lambrequin est un élément décoratif. Il est reconnaissable par sa forme travaillée et sa position. Il est généralement ajourée et fixée en bordure de toit ou encore à la partie supérieure d’une fenêtre. Les lambrequins peuvent être en bois ou en métal et plus ou moins épais. Toutefois, ce que l’on doit retenir, c’est ce travail de découpe méticuleuse qui lui donne ses formes délicates, qui rappellent instantanément la chaleur et la beauté des îles.

Les lambrequins ont commencé à apparaître sur les façades des cases réunionnaises durant la seconde moitié du 19e siècle. Avant cela, de l’autre côté de la planète, c’est à partir de la fin du XVIIe siècle qu’on les trouve sur les faïences de Rouen et de Delft, reprises ensuite par Lille, Strasbourg, etc. Plus tard encore, dans les années 1850, ils décorent les maisons secondaires situées dans les villes balnéaires.

En y regardant de plus près, on se rend compte que les lambrequins se déclinent en différents modèles. Ils représentent surtout des symboles, des plantes, des animaux, des objets, des fleurs ou même des plantes. Prenez le temps d’observer et vous découvrirez ainsi des loups, chèvres, papillons, crabes, liserons, orchidées, diables, lanternes, etc.

Il ne faut pas s’y méprendre, car, si les lambrequins possèdent une forte connotation esthétique, ils remplissent une autre mission. Pour le moins essentielle : grâce à leur positionnement vertical et en terminaison en pic, ils permettent à l’eau de pluie de ruisseler du toit, pour goutter vers le sol. Ils protègent ainsi les façades et les varangues de l’humidité !

Aujourd’hui encore, les lambrequins séduisent à la Réunion, mais dans les îles en général. Ils apportent indéniablement un cachet supplémentaire aux constructions. Si autrefois ils étaient fabriqués en bois et en métal, on en trouve désormais en PCV, une matière qui semble avoir fait ses preuves auprès du public.

 

Héritage d’un passé qui mêle Orient et Occident, l’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’architecture créole réunionnaise ne se résume pas aux maisons en bois traditionnelles comme le voudrait l’imaginaire collectif. Au fil du temps, elle s’est adaptée à la modernité, aux technologies pour donner vie à des constructions uniques, riches, variées tout en restant au diapason avec l’atmosphère, le climat, la population multiculturelle et l’environnement de l’île.

Deux périodes à retenir

L’architecture réunionnaise se divise en deux grandes périodes :

  • la Colonisation qui débute dès 1665,
  • la Départementalisation à partir de 1946.

La case créole à la Réunion

À la Réunion, la case créole traditionnelle est plutôt d’inspiration française. Évolutive, elle devient plus grande ou se transforme en fonction des besoins de son propriétaire.

Vue de l’extérieure elle est :

  • rectangulaire,
  • faite de bois recouvert de bardeaux et parfois de tôle,
  • couverte par une toiture à quatre pans.

À l’intérieur, elle :

  • possède une pièce centrale,
  • abrite deux chambres, une de chaque côté de la pièce centrale,
  • peut être agrandie,
  • peut se voir ajouter un auvent, voire une varangue.

Une architecture adaptée aux réalités de l’île de la Réunion

Paillotes

Courante jusqu’en 1946, année officielle de la Départementalisation, la paillote remonte aux premiers habitants de la Réunion, les colons. Fabriquée à partir d’éléments naturels tels que le bambou ou encore le vétiver. Au fil du temps, à mesure que l’on comprenait les spécificités climatiques et géographiques du pays, les armatures en bois ont commencé à prendre le pas sur les matériaux précédents. La case créole fait aujourd’hui partie du patrimoine architectural de l’île.

Constructions à la française

Le modèle français a commencé à prendre le pas sur les cases rustiques. Outre l’influence de la Métropole, européenne en général, sont venus s’ajouter des styles néoclassique, colonial ou indien.

Constructions en dur

La période de l’entre-deux-guerres sonne l’arrivée du béton qui a pris son essor lorsque La Réunion est devenue officiellement un département français. Avec la population grandissante, l’architecture a dû faire face au besoin de loger les habitants, donnant naissance à l’architecture collective à travers les quartiers et des immeubles, sans pour autant rayer les belles demeures du paysage !

Un morceau d’histoire à préserver

La population réunionnaise est désormais parfaitement consciente qu’il est essentiel de préserver son architecture, notamment les cases en bois, qui ont été laissées trop longtemps aux caprices de la nature et du développement de ce territoire. En tant qu’héritages, ces cases et autres demeures sont restaurées afin qu’elles puissent traverser le temps.

Parmi celles à visiter :

  • La maison Valliamé (maison Martin)
  • La maison Morange
  • La Case Tomi,
  • La case SATEC